Vendredi 12 août 2005
Il est 6h00, l'heure du réveil. La pluie a cessée et le temps est clair. Tout le monde est prêt rapidement. Nous perdons un peu de temps au petit déjeuner (service lent car pas assez nombreux) et vers 7h30 nous sommes de nouveau sur le sentier. Le temps est clair même si ce soleil blanc et ce temps pommelé ne m'inspirent pas confiance.
Cette fois-ci plus de via ferrata mais un vrai bon sentier qui nous offre un panaroma fabuleux sur le Campanile Basso entre autres.
Nous progressons très vite aidés par l'absence de névé. Au bout de 2h30 à peine nous sommes tous à la Bocca del Tuckett.
Vu notre avance et les conditions météo qui se maintiennent, nous décidons de rentrer sur Graffer par le sentier Benini et notamment la partie que nous n'avons pas faite mardi.
Une série d'échelles nous mène face au Castelletto Superiore. De là nous connaissons la suite même si la remontée vers la Bocca Alta di Vallesinella n'est pas de tout repos. Le brouillard s'installe de nouveau et nous décidons de consommer nos vivres de course à la Bochetta dei Camosci.
Deux options s'offrent à nous : rentrer par le sentier Benini ou couper par un passage en pointillés noirs sur la carte. Nous optons pour la deuxième option sauf Jérôme et Laurence qui rentreront par les câbles. Je donne une radio à Jérôme et nous partons dans un large éboulis qui mène assez rapidement à un col. De temps à autre le ciel se dégage nous permettant d'apercevoir la descente. Ici il n'y a plus de peinture rouge seules quelques veilles boites de conserve rouillées nous indiquent que des gens sont passés par là. Sur un replat, nous sommes enveloppés d'un brouillard de type Londonien et la visibilité se réduit à quelques mètres. Après une recherche dans deux directions nous trouvons le passage quasi obligatoire dans un éboulis à main gauche sous la cime Grostè. Plus bas, nous trouverons de petits drapeaux jaunes qui nous conduiront à un col sans nom (alt. 2562) d'où nous reprendrons le sentier 331 vers le refuge Graffer.
Jérôme et Laurence sont déjà là depuis longtemps et on pu vérifier que notre matériel pour les deux derniers jours est toujours présent.
Nous nous installons dans un des dortoirs du dernier étage et chacun vaque à ses activités. Pour ma part, douche et lessive car je sais qu'ici je pourrai faire sécher mon linge. J'avais en effet opté pour un nombre de change minimum comptant faire une lessive chaque soir. Le lavage n'a pas posé de problème contrairement au séchage qui s'est avéré très délicat malgré la présence systématique de séchoir dans les refuges. Une hygrométrie très souvent supérieure à 90% et un soleil régulièrement voilé n'ont pas permis non plus un séchage en journée. Fort heureusement nous ne prendrons jamais la pluie pendant ce séjour.
A Graffer nous retrouvons notre serveuse française et notre gardien montagnard. La première nous fait part de sa surprise devant le nombre de Français dans le secteur cette année, le deuxième nous donnes de précieuses indications sur les bivouacs.
Nous fêtons l'anniversaire de Jérôme et apprenons une bien triste nouvelle : Roger Ribuot est décédé en randonnée dimanche dernier. Sylvie essaie d'avoir plus d'info mais par SMS la discussion est un peu compliquée. C'est le choc pour tous ceux que le connaissaient et je vais avoir bien du mal à trouver le sommeil cette nuit là.