Mardi 9 août 2005
Ma montre sonne, il est 6h00 et nous ne partirons finalement que vers 7h15 voire 7h30 dans un brouillard épais. Ce qui surprend ici tout d'abord c'est le nombre de marques rouges ou rouges et blanches que l'on voit partout sur les pierres, les rochers, les équipements. Il y en a souvent tous les 5 mètres. Dans cette purée de pois je m'aperçois que ce n'est pas superflux et je suis même passé à côté du sentier plusieurs fois. L'avantage, c'est que quand on ne voit plus ces traits de peinture on peut se dire qu'il y a un problème.
La brume se dissipe en dessous de la cime Grostè mais pas la petite chanson que m'a mis (sans le vouloir) Patrice dans la tête : « Ouvre moi la porte » d'Enrico Massias. Nous croisons une famille française de 4 personnes (père, mère et deux grandes filles) que nous reverrons souvent pendant notre séjour.
Nous entamons notre premier sentier équipé sur une vire qui passe complétement à droite de la cime Grostè. Je crois que ce terme « sentier équipé » est plus approprié car de via ferrata comme celles que nous avons l'habitude de fréquenter dans le département il n'y en a point. Ici les « vie ferrate » sont des voies de communication d'un endroit à l'autre du massif et n'ont pas été faites à l'origine pour le tourisme ou le plaisir
Nous progressons bien ce qui nous donnes le loisir de gravir la cime Falkner (2999m) par un temps relativement clair maintenant. La descente est cependant assez longue sans compter une erreur de parcours de ma part. Nous déjeunons sur les tables devant le refuge. Ici, beaucoup de monde venu pour la journée pour une petite ballade via le téléphérique. Gilles se mets en colère contre une nymphette qui vient de renverser son sac dans la poussière pour la deuxième fois :
« - P'tain mon sac !
- Scusi, scusi...
- Peuvent pas faire attention ! »
Le refuge Tuckett est composé en fait de deux bâtiments. Nous sommes installés dans le plus anciens qui n'a pas beaucoup changé depuis sa construction. Le refuge est comble mais le service rapide et efficace. Avant le repas nous revoyons quelques manip de mouflage qui à priori ne devraient pas servir. Nous profitons aussi pour s'essayer sur les blocs autour des cabanes. Un peu plus tard après le repas, Patrice nous fera une petite séance de révision des nœuds : cabestan, demi-cabestan, bouline, huit, les auto-bloquants mais aussi des nouveaux moins utilisés comme le nœud de relais, le Dufour etc.