Lundi 12 Juillet
Les Confins : la Combe de Borderan
Départ à 8h30 après le petit déjeuner, comme à l'accoutumée copieux.
La randonnée commence par une série de montagnes russes épousant le versant nord de la montagne. Nous marchons tour à tour sur une large piste, permettant à l'O.N.F l'exploitation aisée des forêts, ou sur un étroit sentier qui s'élève en lacets et redescend par de courts raidillons au gré de la configuration des pentes.
Si les prés de fauche occupent le fond de la vallée, les pâturages occupent les pentes jusqu'à la forêt. Beaucoup de vaches broutent nonchalamment l'herbe grasse et même un troupeau de chèvres traverse le chemin et grimpe dans les pâtures.
Nous traversons, de temps en temps, des écharpes de bois. Les arbres, sapins ou épicéas, comme dans toute la région, sont magnifiques : très droits et très hauts. Des billots écorcés, alignés le long du passage, attendent d'être enlevés et les pièces de 15 à 20 m ne sont pas rares. Bientôt, nous traversons une vraie forêt, aux fûts toujours aussi impressionnants. Nous arrivons enfin à la gare de téléski du Crêt du Merle. Jusque là, nous n'avons guère progressé en altitude malgré la distance parcourue, l'altimètre indiquant seulement 1497 mètres.
Une halte s'impose. Les cabines vides du téléski font une rotation ininterrompue. Il y a nombre d'autres téléskis dont nous apercevons les câbles et les pylones porteurs. Il faut dire que la Clusaz, que nous apercevons au fond du val et qui disperse de nombreux chalets dans l'adroit ensoleillé et boisé de la montagne, est un grand centre de sports d'hiver et, de ce fait, très bien équipé. Très belle vue sur toute la verdoyante vallée des Confins, sur le Danay, montagne modeste, dépassant de peu 1700 mètres et presque entièrement couvert par la forêt, séparant la Clusaz de la vallée du Borne et de la station du Grand Bornand. Encore plus au nord, Pierre, qui connaît très bien la région, nous désigne le Massif des Glières avec ses falaises et son plateau. Le plateau des Glières connut des heures de gloire, et de tristesse, quand les héroïques maquisards qui l'occupaient furent sévèrement accrochés par les miliciens et les Allemands. Un monument témoigne de leur sacrifice et perpétue leur souvenir.
Après un court repos, la progression continue. Nouveau téléski, et, enfin, une grimpée plus raide à travers bois et pâtures, puis, plus haut, un passage dans un sentier de glaise, très glissant, certainement très malaisé à emprunter en cas de pluie. Nous grimpons sans trop d'anicroches. L'altimètre indique 1700, puis 1800 mètres.
Encore un effort et nous atteignons l'extrémité inférieure de la Combe de Borderan à un peu plus de 1800m. La Combe, assez large, se creuse entre l'Aiguille des Calvaires (2322m) et l'Aiguille de Borderan (2492m).
Le ciel, qui semblait s'éclaircir ce matin commence à s'assombrir. Le brouillard noie les hauts de la Combe. Pourtant, nous aurions aimé poursuivre, au moins jusqu'au sommet de la Combe, vers 2100m, mais, de l'avis quasi général, il paraît plus sage de s'arrêter là pour pique-niquer et redescendre avant l'arrivée du mauvais temps. Personne ne tient à être copieusement arrosé comme, la veille.
Au bord du chemin, un long tronc, débarrassé de son écorce et en partie équarri, nous sert, tout à la fois de table et de siège. Le panier-repas est avalé en vitesse.
Tout se passe pourtant sans ennuis. La zone délicate traversée avec précaution, la descente continue. Finalement, il ne tombe que quelques gouttes de temps en temps malgré le ciel demeuré gris et les vêtements de pluie restent au fond des sacs.
Nous refaisons le chemin du matin. Par endroits, des parterres de rhododendrons commencent à s'orner de belles fleurs roses, mais, avec la grisaille, les coloris demeurent ternes.
Nous passons au-dessus d'une retenue artificielle, destinée à alimenter en eau les canons à neige, pour pallier aux caprices d'une météo parfois fantasque.
La descente se poursuit. Nous croisons maintenant beaucoup de promeneurs, venus de la Clusaz ou des Confins en toute quiétude car le ciel s'est éclairci.
Voici l'Hôtel des Confins où nous arrivons en milieu d'après-midi, et bien secs, alors que nous avions tant redouté la douche.
Tout est bien qui finit bien et encore une belle randonnée à notre actif.