Vendredi 16 juillet

Les Confins : combe de la Balme -
la petite Torchère (2091m)

image21-ico Nous envisageons de faire ce jour la sortie prévue le mercredi 14 annulée à cause du temps maussade.

Ce matin le temps est franchement beau : Un grand soleil inonde la vallée des Confins , faisant briller les verdures et étinceler les névés accrochés au pied des cimes.

Au départ, la randonnée emprunte le chemin déjà suivi le lundi 12 Juillet, avec sa succession de montagnes russes, tour à tour sur une large piste ou sur un sentier étroit, traversant des pâtures où se prélassent des vaches placides, ou d'étroites écharpes de bois.

Arrivés sous les câbles du remonte-pentes de la Balme, nous prenons sur la gauche la large piste de ski, très souvent à forte déclivité, qui, plein sud, grimpe vers les stations du remonte-pentes et le sommet de la montagne.

Une fois de plus le groupe s'effiloche, car certains peinent dans la dure montée.

Premier regroupement à la première gare, à 1800m d'altitude, dominée par le sommet pointu de la Petite Torchère (2091m).

Courageusement, même celles qui ont peiné pour arriver là veulent continuer, et la marche se poursuit > 1900m, 2000m. Bientôt, plus d'herbe, seuls quelques myosotis blancs parent, ça et là, l'aridité sévère de nombreuses coulées de pierres.

Nous traversons, ou côtoyons, de très nombreux névés. La grimpée continue, à travers des pierriers ou les chaos de blocs.

A la côte 2250m nous atteignons la combe de la Balme et remontons le bord du gros névé qui en occupe le fond.

Si la vallée demeure ensoleillée, ici, la brume enveloppe et cache les sommets et la partie supérieure de la combe. Il fait même un peu frais et un vêtement chaud s'impose.

La falaise de la Grande Torchère (2300m) nous domine de peu et la Petite Torchère est beaucoup plus basse.

Comme l'environnement : neige durcie ou pierres aiguës, n'est guère favorable, nous redescendons pour trouver un endroit plus agréable, et nous installer pour le dernier pique-nique de la semaine de randonnée .

A l'orée des premiers névés, une petite butte, hérissée de roches plates, moutonnées, burinées par l'érosion glaciaire, s'offre à nous.

Pendant le repas, propos joyeux certes, comme toujours, mais un peu de mélancolie, à la pensée que le lendemain, nous allions prendre congé de ce joli coin verdoyant de Savoie et retrouver, après une longue route, notre Midi où règne chaleur et sécheresse.

Même si certaines avaient les jambes lourdes, personne n'en fit état.

Cette semaine de randonnée, commencée sous la pluie, se terminait en apothéose : pas d'accident, pas d'incidents, pas de bobos. Le courage et l'endurance de nos dames vaillantes même celles qui prétendaient être venues en touriste, forcèrent l'admiration.

                                                                                Un grand bravo pour tous, et surtout pour les dames du club.

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                  HOTEL du lac des Confins

 

Dimanche 11 juillet 1999

La Combe de la Grande Forclaz

Une bonne nuit de sommeil - la fraîcheur et le calme du lieu s'y prêtent - nous ayant bien remis des fatigues du long voyage, toute l'équipe (douze adultes et une fillette) se retrouve dans la salle de restaurant de l'hôtel pour le petit déjeuner, copieux et bien venu. Chacun prend ensuite le panier-repas préparé par notre hôte.

Les sacs bouclés, nous voilà partis en direction du col des Confins, terminus de la petite route goudronnée sur un vaste parking, à 1479 m d'altitude.

Beaucoup de voitures y sont garées, avec quelques randonneurs, reconnaissables à leur équipement, et nombre de simples promeneurs.

Une large piste de terre part sur notre gauche, traversant tour à tour des pâtures à l'herbe drue et haute, et des écharpes de bois mêlant épicéas et sapins, essences très reconnaissables à la disposition de leurs aiguilles.

 Ce chemin, où alternent de légères montées suivies de courtes descentes, continue presque de niveau vers l'Est, pour ne gagner de l'altitude que peu avant le refuge de la Bombardellaz que nous atteignons à la côte 1601 m. Là, changement de direction. Nous prenons à droite un sentier qui grimpe rapidement à travers la forêt. Le groupe de randonneurs, jusque-là bien compact, s'effiloche rapidement sur la pente raide et les "bons" grimpeurs creusent l'écart. Mais, l'esprit d'équipe l'emportant, comme toujours au Club (!), quelques courts arrêts permettent le regroupement des "mangeurs".

La vue est superbe sur la vallée du Borne : le Bouchet à nos pieds, le Grand-Bornand vers l'ouest, et leurs nombreux chalets de bois dispersés à l'orée des forêts ou en bordure des prairies. Au-dessus du royaume des arbres, de vastes alpages montent à l'assaut des sommets. Partout le vert domine : vert sombre des conifères, vert tendre de l'herbe. Beaucoup de fleurs dans les herbages : fines aigrettes blanches des reines des prés, trolls d'un jaune magnifique, touffes denses d'épilobes roses, des gentianes, la grande jaune et la délicate petite bleue, des pensées, touffes d'arnica, de myosotis qui parent de leur fines corolles bleues les creux de roches et se contentent pour vivre d'une pincée de terre. Par places, de vastes parterres de rhododendrons commencent à fleurir dans les coins les mieux exposés.

Nous continuons de grimper : l'altimètre indique 1700 m, puis 1800m. Courts paliers, permettant de souffler, et durs raidillons se succèdent. Nous longeons de nombreux névés nichés dans les creux. Encore un effort dans les lapiazs burinés par le gel et nous atteignons la Combe de la Grande Forclaz à 2001 m d'altitude

.       Deux monts l'entourent et la dominent : le Mont Fleuri (2511m) à gauche et l'Ambrevetta à droite qui culmine à 2501m.

Entre ces deux sommets, la Combe abrite un large névé qui, sur 1,5 km environ remonte jusqu'au Passage de la Grande Forclaz, un col à 2311m.

Le chemin continue dans un pierrier, et, à peine visible, zigzague en lacets à travers l'imposante masse neigeuse, durcie par le froid , d'un blanc sale.

Faute de piolets pour tous, et surtout de crampons pour tenir sur la glace, nous décidons sagement de ne pas nous y aventurer, simplement de le longer un moment et de le fixer sur la pellicule. Malgré la saison avancées, maints névés subsistent, partout où la neige s'est entassée sur une grande épaisseur.

 

 La benjamine du groupe, la mignonne Sabine, qui n'a pas onze ans et dont la foulée souple peut rivaliser aisément avec celle de marcheurs chevronnés, est aux anges, fière d'être photographiée sur un névé, dans un environnement de très hautes cimes.

Dans moins de deux mois, à son entrée en 6ème au Collège de Mouans-Sartoux, elle en aura à raconter à ses camarades de classe. Bravo, Sabine !

Plus de forêts ici, ni d'herbages (nous sommes sur le versant nord du massif des Aravis et l'hubac accentue les effets de l'altitude), mais une zone d'éboulis importants, surtout au pied de la falaise de l'Ambrevetta. La roche fissurée, gorgée d'eau, éclate sous les effets combinés et antagonistes du gel et du dégel, et les débris s'accumulent au pied des cimes, les éléments les plus gros roulant plus bas et plus loin, d'où ces blocs parfois énormes, que nous contournons.

L'heure avance et visiblement le temps commence à se gâter. Des cumulus, de plus en plus nombreux, grossissent, s'agglutinent, et le brouillard, qui estompe les crêtes, descend sur le névé.

      

Prudemment, nous rallions un coin plus abrité, plus clément, pour le pique-nique rituel, la longue marche ayant aiguisé les appétits.
Une zone de roches plates, permettant un bivouac presque confortable, paraît propice. Installons-nous ! Panier-repas tiré du sac, tout à la fois copieux, savoureux et varié -l'hôtelier a bien fait les choses- melons équitablement répartis par Pierre, Joseph faisant de même pour le fromage, les dents ne chôment pas et tout est rapidement ….. mis à l'abri, surtout que la peur du mauvais temps nous talonne.

Cris et vols de choucas, ces corbeaux des montagnes qui, dès notre départ, s'abattront sur les lieux de notre festin pour en dévorer les moindres restes.

Tiens ! quelques gouttes espacées voltigent.

"Il va pleuvoir", dit Jeannine. Dépêchons-nous de filer ! Sous un ciel devenu gris nous remballons nos affaires, et en route pour la descente !

Le retour s'avère malaisé par endroits sur les pierres rendues glissantes par la pluie, tombée sans crier gare et de plus en plus épaisse.

Quelques-uns, plus avisés, avaient enfilé leurs ponchos dès le départ. Plus bas, dans la forêt retrouvée, à l'abri d'un gros sapin, ceux qui ne l'avaient pas fait tantôt revêtent leurs vêtements de pluie, indispensables car l'averse redouble de force. Nous atteignons vite le refuge de la Bombardellaz et la longue piste qui y conduit. Coups de tonnerre, pluie cinglante.

Beaucoup de promeneurs, ou randonneurs, surpris par l'orage, un moment arrêtés sous l'abri précaire d'un bouquet d'épicéas, se hâtent de regagner le parking du col des Confins, pataugeant dans les ruisselets d'eau boueuse.

Un peu de descente , sur la route cette fois, et nous voilà à l'abri douillet de l'hôtel.

Malgré les intempéries qui avaient perturbé la sortie, nous étions heureux de cette première randonnée dans les Aravis !

 

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